Le début des années 2020 est une période d’accélération de la mue du CERDOTOLA. Marquée par la dynamique résolument engagée au cours de la précédente décennie, cette mue se caractérise par le passage d’une institution de recherche-documentation à une institution d’opérationnalisation de la recherche. En témoigne la montée en puissance des nouveaux programmes et orientations qui apportent des concepts, contenus et réorientations indispensables pour l’advenir et le succès des visions de transformation et les stratégies prospectives de l’Afrique en renaissance.
Cette ambition s’inscrit dans la logique des centenaires des premiers congrès et conférences panafricains qui ont lancé autour des années 1920 les révolutions culturelles, artistiques, intellectuelles qui ont suscité, soutenu, accéléré et accompagné de bout en bout les combats pour la libération des peuples africains aux quatre coins du globe. Au premier rang desquels la négro-renaissance, la négritude et le panafricanisme, ces mouvements y ont procédé en donnant à la recherche africaine la double dimension identitaire et émancipationniste qui marque jusqu’à aujourd’hui le meilleur des créativités, de la recherche et de la pensée. Si l’on admet que ce sont ces fondements cognitifs et leurs effets sur les mobilisations et la résolution active des dilemmes de coordination qui ont abouti aux indépendances formelles et à l’institutionnalisation de principe de l’unité africaine, l’on est obligé de se rendre à l’évidence : les objectifs contemporains de construction de l’Afrique que nous voulons attendent encore l’impulsion intellectuelle sans laquelle ils ne sauraient aboutir.
C’est précisément cette nouvelle impulsion que le CERDOTOLA apporte de façon de plus en plus affirmée sur la période post-COVID-19. Aujourd’hui, ses programmes de nouvelle génération visent un double objectif. Il s’agit d’une part de ré-objectiver et solder les bilans des avancées et, d’autre part, d’ouvrir les nouveaux horizons. La nouveauté visée porte à fonder une recherche à la fois fondamentale, opérationnelle, institutionnelle et appliquée, mais aussi reliée et relayée dans tous les secteurs et segments des économies, sociétés et acteurs pour faire advenir une souveraineté substantive et non plus simplement formelle, ainsi que l’unité effective du continent qui y est corrélée.
Il s’agit rien moins que de donner cette impulsion intellectuelle attendue, capable de porter et de faire aboutir les projections africaines de développement, de transformation structurelle, d’industrialisation, d’émergence et de renaissance qui donneront à l’Afrique toute sa place dans les bouleversements géopolitiques globaux du 21ème siècle, où la transition hégémonique contraint l’Afrique à une alternative radicale : penser et construire la puissance ou périr.
C’est autour de cette unité d’aspiration et de ces finalités axiales que s’organise la dynamique des actions et réflexions que restitue ce rapport d’activités qui couvre la période 2022-2024, l’année de transition du confinement au post confinement (2021) ayant fait l’objet d’un traitement particulier. Le présent rapport présente, pour cette période de référence (2022-2024), les activités et évolutions du CERDOTOLA dans dix rubriques. Il s’agit de la Diplomatie scientifique, des visites de travail et audiences de Haut Niveau ; de la Recherche ; la Documentation ; l’Organisation de rencontres scientifiques ; la Participation aux rencontres scientifiques et sommets institutionnels internationaux ; de la Coopération et les partenariats ; l’Assistance technique, scientifique et financière, du Développement institutionnel ; ainsi que des Prix et récompenses ; et finalement des partenaires stratégiques.