shü pamom = bamoun < adm. = bamun, pamum < missions) = pamom = pé shyó < bamiléké = tsé < autres voisins = máto' < tige = mom < LSSA
Commentaires :Le shü pamém (langue des Pamém) est parlé par près de 215 000 locteurs dans la Région de l’Ouest : dans tout le département du Noun ainsi que dans le village de Bapi (arrondissement de Bafoussam, à l'extrémité nord du département de la Mifi), et vers la région de Bamenyan (au nord de l'arrondissement de Galim, département des Bamboutos). L'imposition du shü pamém sur l'ensemble du territoire bamoun est un fait politique lié à la puissance du sultanat de Foumban. Il semble qu'il ne subsiste plus aujourd'hui (cf. [902]) qu'un seul îlot où l'on parle une langue autre que le shü pamém, Bamenyan. Le shü pamém est très homogène. Tout au plus, les locuteurs reconnaissent-ils un "accent " de la capitale et un " accent " de la campagne. Un village, Nkouppa (près de Foumbot) est connu pour avoir une prononciation assez particulière, sans qu'il y ait la moindre gêne à l'intercompréhension. Rappelons que le shü pamém vulgaire est différent de la langue de commandement pratiquée par le sultan et les dignitaires de sa cour (le shü mom), et qui a été au début du siècle, dotée d'une écriture originale par le sultan Njoya. Le shü pamém est très proche du Bafanji, Bamali, Bambalang, Bangolan.NB : Le shü pamém [991] et les langues parlées dans les villages de Bamali, Bambalang et Bafanji (bangolan, mboyakum, ngoobechop, chuufi, [992], [993], [994], [995]) sont classés par K. WILLIAMSON in LSSA dans le "Ndop group" (aux côtés de Babungo, Bamunka, Bamessing).
La zone 9 est génétiquement homogène puisqu'elle ne contient que les langues du groupe Grassfield de l'Est, et qu'elle les contient toutes.Le groupe Grassfield de l'Est - l'un des quatre groupes en lesquels se fractionne le bantou du Grassfield (avec Momo, Menchum et Ring) - est un élargissement de l'ensemble appelé naguère Mbam-Nkam, par ajout d'un certain nombre de langues parlées à la pointe nord-est de l'aire du Grassfield, donc en dehors de l'aire délimitée par le Mbam et le Nkam, d'où l'abandon de cette dénomination devenue trop étroite.C'est une zone d'extrême segmentation linguistique où le nombre de parlers distincts dépasse sans doute la centaine. Cependant, contrairement à ce qui se passe dans les monts Mandara (cf. zone 1-2), la distance linguistique entre les fragments est souvent minime et dans bien des endroits, la situation est celle d'un continuum dialectal plutôt que celle d'une juxtaposition d'entités nettement délimitées. Ceci provient sans doute du fait que le morcellement linguistique semble plus résulter d'une tendance socio-politique à marquer et à préserver l'identité des groupes dans leur langage (une langue - une chefferie) que d'un isolement géographique qui n'existe absolument pas dans cette aire.