ngyámbóóñ = ngiemboon (ngyemboon, bamileke- ngyemboon) = nguemba - Bangang - Batcham - Balatchi - Bamoungong - Balessing
Commentaires :Les cinq variétés énumérées sous le ngiemboon correspondent à autant de chefferies distinctes. L'aire du ngiemboon correspond au sud-ouest du département des Bamboutos (Région de l’Ouest), c'est-à-dire à l'arrondissement de Batcham et (avec Batcham au centre, Bamougong à l'est, et Bangang à l'ouest) plus Balatchi, au nord, dans l'arrondissement de Mbouda et Balesssin Balessing au sud, dans le département de la Menoua au nord-ouest de l’arrondissement de Penka-Michel). Le ngiemboon compte 100 000 locuteurs. NB : Le ngiemboon (ngyámbóóñ) [951], le yámba [952] et le ñwe [953] forment de fait un ensemble dialectal sans nette solution de continuité, et I'on peut hésiter dans quelques cas à rattacher le parler de telle chefferie à tel des trois pôles plutôt qu'à tel autre. Le fait que des formes écrites distinctes soient développées pour chacun d'eux contribue fortement à figer une situation qui, sans cela, eût pu évoluer vers le regroupement autour d'une norme unique.
La zone 9 est génétiquement homogène puisqu'elle ne contient que les langues du groupe Grassfield de l'Est, et qu'elle les contient toutes.Le groupe Grassfield de l'Est - l'un des quatre groupes en lesquels se fractionne le bantou du Grassfield (avec Momo, Menchum et Ring) - est un élargissement de l'ensemble appelé naguère Mbam-Nkam, par ajout d'un certain nombre de langues parlées à la pointe nord-est de l'aire du Grassfield, donc en dehors de l'aire délimitée par le Mbam et le Nkam, d'où l'abandon de cette dénomination devenue trop étroite.C'est une zone d'extrême segmentation linguistique où le nombre de parlers distincts dépasse sans doute la centaine. Cependant, contrairement à ce qui se passe dans les monts Mandara (cf. zone 1-2), la distance linguistique entre les fragments est souvent minime et dans bien des endroits, la situation est celle d'un continuum dialectal plutôt que celle d'une juxtaposition d'entités nettement délimitées. Ceci provient sans doute du fait que le morcellement linguistique semble plus résulter d'une tendance socio-politique à marquer et à préserver l'identité des groupes dans leur langage (une langue - une chefferie) que d'un isolement géographique qui n'existe absolument pas dans cette aire.