bafut ngemba < loc. - bufe ( = afughe = bafut ) - beba' ( = mubadji < adm. = batadji < cartes = babadji, bebadji < missions = baba'zhi < voisins) = shishong < cartes = bazhi (biba < missions) bombe )
Commentaires :Le bafut est écartelé en trois ensembles géographiquement disjoints. Le dialecte principal, méridional, le bufe est parlé entre le mankon [913], au sud, et le mundum [911], au nord, dans la chefferie de Bafut (arrondissement de Bafut, département de la Mezam, Région du Nord-Ouest). Le dialecte beba', septentrional, constitue un premier îlot au nord du mundum, c'est-à-dire à l'extrémité de l'aire ngemba, autour du village de Beba, ou Babadji (arrondissement de Menchum Valley, département de la Menchum, Région du Nord-Ouest) ; et, par essaimage, un deuxième îlot, encore plus au nord, avec le village de Bombe (canton Messaga, arrondissement d'Akwaya, département de la Manyu, Région du Sud-Ouest), isolé en pleine aire de langues tivoïdes. Il compte 50 000 locuteurs (MFONYAM : 1987). NB : Les langues qui apparaissent sous ces codes constituent un ensemble de langues étroitement apparentées; ce que les locuteurs reconnaissent implicitement en acceptant l'appellation englobante de ngemba " je dis que ". Sur la base du critère de l'intercompréhension, on doit cependant maintenir sept langues distinctes [911] à [917] : mundum, bafut, mankon, bambili, nkwán – mendankwe, pinyin, awing.
La zone 9 est génétiquement homogène puisqu'elle ne contient que les langues du groupe Grassfield de l'Est, et qu'elle les contient toutes.Le groupe Grassfield de l'Est - l'un des quatre groupes en lesquels se fractionne le bantou du Grassfield (avec Momo, Menchum et Ring) - est un élargissement de l'ensemble appelé naguère Mbam-Nkam, par ajout d'un certain nombre de langues parlées à la pointe nord-est de l'aire du Grassfield, donc en dehors de l'aire délimitée par le Mbam et le Nkam, d'où l'abandon de cette dénomination devenue trop étroite.C'est une zone d'extrême segmentation linguistique où le nombre de parlers distincts dépasse sans doute la centaine. Cependant, contrairement à ce qui se passe dans les monts Mandara (cf. zone 1-2), la distance linguistique entre les fragments est souvent minime et dans bien des endroits, la situation est celle d'un continuum dialectal plutôt que celle d'une juxtaposition d'entités nettement délimitées. Ceci provient sans doute du fait que le morcellement linguistique semble plus résulter d'une tendance socio-politique à marquer et à préserver l'identité des groupes dans leur langage (une langue - une chefferie) que d'un isolement géographique qui n'existe absolument pas dans cette aire.