atómp = tuótómp < ALCAM 1983 = tuotomb = bótómp = ótómp < aut. = bonák = ponák = poneck < adm. Yambeta < loc.
Commentaires :Ponek est le nom du "quartier" du village de Bayamba où est parlée la langue atómp. Ce nom est accepté concurremment avec tuótómp /Bótómp pour désigner la langue/l'ethnie par les intéressés eux-mêmes. Ce village est à l'ouest de l'arrondissement de Bafia (département du Mbam et Inoubou, Région du Centre) sur la route de Ndikinimeki, entre Yambetta et Kalong où l'on parle nigi [520] et Ninguessen où est parlé le dialecte mese du tunán [511]. Les locuteurs du atómp, 1000 environ (ALCAM : 1984) sont généralement bilingues soit en tunán, soit en yambáta, soit en pidgin-english ou encore en français.
Cette zone recouvre l'aire de forte densité de population qui se trouve dans la partie méridionale du département du Mbam, aux environs de Bafia. Du point de vue ethnique, c'est une zone d'extrême fragmentation : nombreux sont les groupes dont l'extension se limite à une demi-douzaine de villages voire à un seul. Au niveau linguistique, des regroupements s'opèrent, mais la diversité reste grande.La zone regroupe les langues bantoues classées par GUTHRIE en A50 (groupe bafia), en A60 (groupe sanaga) et une partie de A40. Mais, c'est certainement dans cette zone que la classification de GUTHRIE s'avère la moins adéquate.On peut d'ores et déjà, et ceci concorde avec les résultats communiqués par A. COUPEZ, remettre en cause l'unité du groupe A40 : c'est ce que nous avons implicitement fait en intégrant la partie de A40 qui s'ordonne autour du äasaa dans la zone 4, alors que nous rangeons la partie de A40 qui s'ordonne autour du tunán dans cette zone 5. Ceci est d'ailleurs conforme au sentiment des locuteurs : ainsi les Béti rangent-ils les Banán et apparentés parmi les “ bélóbélóbó ” (i.e. les barbares au sens grec du terme) alors qu'ils n'y comptent pas les äasaa dont la langue leur semble plus proche.Ce sous-groupe tunán a des affinités lexicales avec les parlers yambasa, et sanaga (groupe A60) plus fortes qu'avec aucune autre langue bantoue : nous les réunissons donc dans un groupe que nous appellerons “ bantou du Mbam ”.Quant au groupe A50 (bafia), il vient, en lexicostatistique, se ranger aux côtés des groupes A10-20-30-70-80-90 et de la partie äasaa de A40 dans l'ensemble des langues bantoues stricto sensu du Cameroun, que nous pouvons appeler en suivant et précisant BENNETT et STERK, la fraction nord du bantou équatorial (qui s'oppose en bloc à la fraction sud : zones B, C et une partie de D).La reclassification de la zone A que nous proposons peut se schématiser ainsi qu’il suit : Bantou du Mbam Bantou équatorial-nordA 10A 20 groupe “ côtier ”A 30 cf zone 6A 40 a ( äasaa, äakoko...)(tunen, yambeta ... A 40 bA 50 (bafia),(sanaga) A 60A 70 (béti-fañ)* 80 (méka)* 90 (kakó)Bantou équatorial-sud(non représenté au Cameroun)zones B, C, partie de DGabon, Congo, R.D.C.Pour des raisons de continuité géographique ont été rajoutées à cette zone (code 501 et 502) deux langues dont la classification reste encore incertaine, qui se situent à la charnière du bantou du Grassfield, du bantou du Mbam et du bantou équatorial : le tikari et le ndemli.