aghem = wum, yum - aghem - wi- isu wi ( = weh < adm. ) = isu ( = esu = umusu) - Zoa - Kumfutu - Kung - Kuk - Cha' - Nyos - Fungom
Commentaires :Aghem est le glossonyme de la langue et celui du dialecte de Wum, préfecture de la Menchum. Le wi et l'isu sont deux variantes très voisines parlées dans les villages de Weh et Isu qui constituent un seul dialecte wi-isu. Les autres noms énumérés sous [810] sont des noms de villages. L'aire de l'aghem correspond à la partie orientale de l'arrondissement de Wum et de Fungom (département de la Menchum, Région du Nord-Ouest) où sont localisés tous les villages dont les noms désignent tous les dialectes ci-dessus énumérés. Le aghem compte entre 57 900 et 62 900 locuteurs.
Cette zone couvre pour l'essentiel le nord de la Région du Sud-Ouest et l'ouest de la Région du Nord-Ouest.Du point de vue génétique, elle rassemble toutes les langues bantoues (au sens très large du terme), qui ne sont ni bantoues “ classiques ” (zone A de Guthrie) ni Grassfield de l'Est (ex-Mbam-Nkam).En d'autres termes, nous y regroupons les langues Grassfields des groupes Momo, Menchum et Ring (le groupe Grassfields de l'Est, qui compte beaucoup de langues, remplit à lui seul la zone 9), ainsi que toutes les autres langues qu'on s'accorde aujourd'hui à reconnaître comme bantoues bien qu'elles présentent des divergences très nettes d'avec le bantou central.Ces langues étaient classées par K. Williamson soit “ Nigerian Bantu ” (ekoïde) soit “ Mamfe Bantu ” (nyang, esimbi, asumbo) soit “ Misaje ” (langues beboïdes).Nous incluons même dans le bantou le tivoïde ; cela est plus nouveau et requiert justification. Selon BENNETT ET STERK, le tivoïde rejoint le bantou Zambèze (bantou-est et austral) avant que celui-ci ne soit rejoint par le bantou équatorial (bantou du Nord-ouest : zone A, B, C et partie de D). D'autre part, selon les classifications lexicostatistiques de A. COUPEZ, certaines langues tivoïdes (asumbo) rejoignent le bantou équatorial avant que le bantou Zambèze ne vienne le rejoindre, et avant que le bantou du Grassfield ne vienne se joindre à l'ensemble. Il y a là une contradiction : - le tivoïde est-il plus proche du bantou zambèze ou du bantou équatorial ? mais aussi une constante : - le tivoïde vient en tout état de cause se glisser entre les deux grandes divisions du bantou classique. Nous résoudrons prudemment la contradiction tout en tenant compte de la constante, en plaçant le tivoïde sous le noeud bantou, comme un groupe coordonné au bantou équatorial, au bantou Zambèze et aux autres groupes bantous périphériques (ékoïde, nyang, béboïde, jarawan).Les progrès de la recherche viendront mettre plus de hiérarchie dans ce qui n'est pour l'heure qu'une hypothèse minimale.